Chaque jour de ma vie, j’entends quelqu’un râler, d’un ton excédé frôlant le désespoir : « Ah, que je suis dans le jus ! »
Premièrement, qui a décrété qu’une boisson fruitée pouvait servir de métaphore pour exprimer une surcharge de travail ? Deuxièmement, à partir de quel moment peut-on officiellement se dire submergé, noyé dans la pulpe de ses occupations ?
Quelle est la référence dans le domaine juteux ? Suis-je dans le jus plus que toi ? Ton voisin est-il plus dans le jus que moi ? Et ton collègue, lui, flotte-t-il plus ou moins creux dans la cruche ?
Que les choses soient claires : si tu es toujours dans le jus, que tout le monde est toujours dans le jus, se peut-il que ce soit seulement la normalité, que le jus n’existe pas réellement ?
Être dans le jus n’est pas un état. C’est une perception.
Être dans le jus, ce n’est certainement pas travailler 40 heures par semaine. Dans notre société nord-américaine, un horaire hebdomadaire dure en moyenne entre 35 et 40 heures.
Être dans le jus, ce n’est pas non plus avoir une longue liste de tâches à réaliser dans une journée. Ce n’est pas normal que tu paniques et que tu te sentes submergé aussi souvent. Peut-être as-tu seulement de la difficulté avec la priorisation de tes tâches et la gestion de ton temps ? Peut-être dis-tu « oui » trop facilement ou ne communiques-tu pas assez avec ton patron, tes clients, tes collègues ou partenaires ?
Il est facile de trouver une solution pour éviter que le verre de jus déborde trop souvent et que tu te sentes constamment pressé comme un citron.
Arrête de le dire
Comme il est pratiquement impossible que tu trempes tout le temps dans le jus, fais un exercice. Commence par arrêter de te lamenter.
Si tu en es incapable, ça veut dire une chose : soit tu aimes vraiment baigner dans le jus, soit tu aimes tout simplement faire croire à ton entourage que tu l’es. Ça flatte peut-être ton ego que les autres pensent que tu es super occupé et sollicité de toutes parts. Dans ce cas, tu peux continuer à te valoriser par le travail, si tu y tiens. Mais arrête de lire ce texte. Je ne peux rien pour toi.
Si tu réussis le défi, alors, tu es prêt à changer. (Fais-moi confiance, j’ai déjà simulé de multiples noyades moi aussi…)
En te plaignant constamment d’être dans le jus, tu conditionnes ton mental et tout ton corps à être débordés. Toute ton énergie est consacrée à te sortir la tête de l’eau (ou du jus) et, par le fait même, tu deviens réactif. Tant que tu n’arrêteras pas de répéter à qui mieux mieux que tu es dans le jus, tu ne trouveras aucune, mais aucune solution.
Sois cohérent
Ensuite, rien ne se règle tout seul. Comme le dit le vieux dicton judéo-chrétien : aide-toi et le ciel t’aidera. C’est tellement vrai !
Si tu es le moindrement spirituel et que tu crois à l’Univers, tu peux penser que tu t’en sortiras naturellement, sans effort. Tu as un peu raison et un peu tort.
L’Univers est une grosse machine complexe. Avant de t’aider, l’Univers veut s’assurer que tu es cohérent avec ce que tu désires vraiment. La façon la plus simple d’être cohérent est de poser de petites actions au quotidien pour que ton désir se réalise. Si tu ne fais rien et que tu procrastines, l’Univers aura des doutes. Et il ne sera pas certain de vouloir t’aider. C’est la loi la plus simple de notre vie : la cohérence !
Alors, bouge et agis ! Même la plus petite action est importante.
Parle aux autres
Tu dois également parler avec les personnes concernées pour trouver des solutions durables. Que ce soit à ton patron, à ton équipe de travail, à tes amis, à ta famille, à tes enfants, tu dois t’ouvrir et avouer comment tu te sens. La source de ton soi-disant « jus » est peut-être personnelle, si tu te sens coincé entre les activités sportives des enfants, les tâches ménagères, les visites familiales, etc. Écoute la réaction de tes proches.
Quand on se montre vulnérable et authentique, les gens veulent nous aider. Je ne connais personne qui refuserait d’aider une personne qui demande de l’aide, surtout quand elle le fait avec humilité et franchise.
Il faut que tu arrêtes de vouloir tout contrôler et de trouver toutes les solutions tout seul. C’est ce qu’on a tous appris à faire, c’est ce qui flatte notre ego, mais c’est fini. Fais confiance à l’Univers, mais aussi aux autres.
Chasse le stress
Quand nous sommes théoriquement dans le jus et que nous le répétons comme une complainte, quelque chose se produit dans notre corps. Le stress apparaît. Tout le monde sait que le stress est négatif et peut causer de graves problèmes. Des problèmes de santé, par exemple.
En période de stress, notre cerveau dégage des hormones, auxquelles notre corps devient accro. Inconsciemment, on devient tellement dépendant qu’on va se placer dans des situations périlleuses uniquement pour provoquer ce stimulus. C’est très grave !
Quand tu es stressé, certaines parties de ton cerveau arrêtent même complètement de fonctionner. Il se place en mode survie, comme celui de l’homme préhistorique qui se faisait pourchasser par une bête féroce. Pour se concentrer à sauver ta peau, ton cerveau arrête plusieurs mécanismes, dont la planification et la créativité, qui est essentielle pour trouver des solutions aux problèmes.
En résumé, quand on se sent dans le jus, le stress nous rend incapables de réfléchir afin de trouver des solutions.
En bref
Tes pensées ont le pouvoir de créer ta réalité. Si tu te répètes sans cesse que tu es dans le jus, tu lances un message très clair à l’Univers : « Je veux être dans le jus ! »
Au lieu de dépenser ton énergie à te plaindre au premier venu, trouve des solutions. Le plus simple, c’est d’en parler.
Allez, je te laisse. Je dois aller me détendre, en buvant un grand verre de jus. À ta santé !
Hugo Dubé
Coach – Conférencier
Hugodube.ca