Lors de mon plus récent voyage au Costa Rica, j’ai eu la chance de visiter une magnifique chute près d’un volcan, à Fortuna. L’eau y cascade à plus de 70 mètres de haut. Majestueux ! (Je vous recommande d’ailleurs fortement un séjour dans ce pays très simple, où il n’y a aucune autre chose à voir que la nature. Pas de ruines, pas de musée ; rien, sauf des paysages à couper le souffle, des volcans imposants, de la jungle à perte de vue, des gens gentils et accueillants…)
Pour revenir à cette chute, non seulement ai-je pu assister à ce merveilleux spectacle offert avec générosité par la nature, mais j’ai aussi pu me baigner à son pied, là où elle se déverse. En admirant les pierres qui soutiennent cette merveille, j’ai pris le temps de me remplir de son énergie.
À ce moment très précis de ma méditation en maillot, j’ai pensé que je pourrais revenir au même endroit dans 25 ans et que le paysage serait complètement différent. Il y a 100 ans, le décor était sûrement très différent d’aujourd’hui : les marques d’usure sur les parois rocheuses, les fissures causées par l’éruption du volcan, les traces d’un glissement de terrain ou d’une tempête tropicale. Avec la nature, tout est en mouvement. Rien n’est permanent. L’eau ne reste jamais à la même place. Elle court et coule sans cesse.
C’est la même chose avec la vie. Avec ta vie. Tout coule tout le temps. La vie est un long fleuve tranquille… ou une rivière tumultueuse. Qu’importe la force de son courant, elle avance.
Si tu es figé au même point depuis 25 ans, que le décor autour de toi n’a pas changé, que la vie n’a laissé aucune trace, il y a peut-être quelque chose qui ne va pas avec toi. L’être humain est fait pour évoluer, comme la chute qui se renouvelle sans cesse. Il y a peut-être une digue en haut de la tienne…
Regarde les gens heureux autour de toi. Vraiment heureux. Ce sont des personnes actives, qui bougent, apprennent des choses, sortent de leur zone de confort, voyagent… Il y a un mouvement continu dans leur vie. Ils n’accumulent pas la mousse. Ils sont portés par les flots.
Mon tsunami personnel
Il y a quelques années, avant que je fonce dans le fameux mur qui m’a forcé à changer, j’avais des préjugés sur tout. Sur tout, mais absolument tout. Surtout sur ceux et celles qui ne pensaient pas comme moi.
Je prenais par exemple pour cibles les personnes qui s’adonnaient à de longues randonnées en montagne. Si tu faisais de la randonnée en autonomie, sans points de ravitaillement ni guide, je te jugeais encore plus ! Pourquoi se mettre dans la misère pour rien ? « Mais quelle vie plate ! », me disais-je, avec le plus vif dédain. Même chose pour les adeptes du camping minimaliste, avec sac à dos, tente simple et souper dans une gamelle. Pour moi, le camping, ça se pratiquait dans une roulotte de 30 pieds avec de l’air climatisé. Pour moi, les voyages ne pouvaient se faire que dans les hôtels de luxe avec des valises gonflées à bloc. J’exagère à peine !
Aujourd’hui, quand je pars à l’étranger, je n’apporte qu’un sac à dos qui se glisse dans la cabine de l’avion et je dors dans des auberges de jeunesse. Je vais faire chaque jour une grande marche en forêt et j’attends toujours le weekend avec impatience pour aller faire un trek en altitude. Oui, je me donne de la misère et j’adore ça. (Confession : dans mes randonnées pédestres, je traîne même des graines pour nourrir les oiseaux. Faut le faire, hein ? Mon ancien moi m’aurait tellement condamné !)
Maintenant, je me mets volontairement en danger pour me sortir de ma zone de confort et évoluer. L’eau, qui a coulé sous mes ponts, m’a fait me transformer. Mon barrage a cédé et j’ai plongé.
La majorité du temps, quand on juge les autres — et je parle par expérience —, c’est parce qu’on est envieux de leur style de vie. C’est tellement plus facile de critiquer quelqu’un que de lui avouer qu’on l’envie. Lui dire serait admettre que notre existence mérite des changements, et notre ego ne veut surtout pas cela ! On se prive de vivre des expériences et ainsi d’évoluer, pour des raisons bêtes.
Transforme ton énergie !
Tout est donc en mouvement et toi aussi, tu dois l’être. Quand tu résistes au changement, que tu arrêtes l’eau de circuler, c’est parce que tu as peur de l’inconnu. La vie, c’est pourtant ça. Ne jamais savoir de quelle eau sera faite le lendemain. Il y aura-t-il une crue, une sécheresse ? Nul ne le sait. La seule chose sur laquelle tu as du contrôle, ce sont tes pensées. Accepte donc cette impermanence de la vie et arrête de t’attacher à tout et à rien. C’est un combat perdu d’avance. Ça ne peut te mener qu’à la souffrance.
C’est ce qui m’est arrivé en 2019. J’étais épuisé à force de lutter sans cesse et de ramer à contre-courant. La vie m’a forcé à tout arrêter. J’ai fait mon apprentissage à la dure ! Ce qu’on n’apprend pas par la sagesse, on l’apprend dans la douleur.
Tu peux choisir de te transformer dans la douceur. Utilise l’énergie que tu prends pour résister aussi fort que LG2 et canalise-la dans la réalisation de tes rêves et de tes désirs. Transmute cette combativité en énergie créatrice. C’est la même énergie, sauf que l’une te rendra heureux. Hydro-Québec voudra t’acheter du courant tellement il sera fort une fois que la digue aura cédé !
Change… maintenant !
Que peux-tu faire aujourd’hui pour accepter le mouvement, le courant dans ta vie ? Nul besoin que ce soit des choses grandioses. De petits gestes suffiront. Qu’as-tu toujours voulu faire et que tu ne t’es jamais autorisé à faire ? Fais-le maintenant ! Qu’est-ce qui te fait le plus peur ? Un saut en parachute ? Voyager seul ? Changer de travail ? Fais-le maintenant. Si tu n’essaies pas, tu ne sauras jamais si tes peurs étaient justifiées. Tu deviendras peut-être le meilleur parachutiste que le ciel aura porté !
Je vais terminer ce blogue en paraphrasant un ami, un philosophe des temps modernes, ce bon vieux Rocky : « Si j’ai changé et que vous avez changé, alors tout le monde peut changer ! »
Rien à ajouter.
Hugo Dubé
Coach – Conférencier